Guidance lors d’une obstruction totale des voies aériennes
Le texte suivant est écrit avec les éléments de langage pouvant être employés devant obstruction totale des voies aériennes dans un dialogue de régulation avec un acteur novice. Ces éléments sont évidemment à adapter en fonction de l’interlocuteur.
Signes impliquant le geste :
— « étouffement » de survenue brutale avec un changement de comportement brusque, une sidération avec, pour l’adulte, des mouvements tentant de montrer l’obstruction. Chez l’adulte, contexte alimentaire : repas, goûter, apéritif, grignotage… pas forcément attablé ; parfois patient avec troubles neurologiques, en milieu gériatrique ou psychiatrique.
Chez l’enfant : contexte de jeux ou alimentaire.
— est le plus souvent conscient (la perte de connaissance n’est pas encore intervenue).
— fait des efforts pour respirer mais ne respire pas : absence de toux, de parole et de bruit.
— agitation : l’adulte peut porter les mains à la gorge ou paniquer.
— devient cyanosé (bleu) au niveau des lèvres.
Situation générale :
Se renseigner brièvement sur le contexte, la position du patient, la position de l’acteur.
1- Guidance des tapes dorsales :
Compréhension de la nécessité du geste :
— objectif : « La personne ne peut plus respirer parce que quelque chose est coincé et empêche l’air d’arriver aux poumons / parce qu’elle a avalé de travers… ». « Nous allons faire bouger ce corps étranger pour que l’air passe ».
— connaissances antérieures : « Avez-vous appris à faire ou vu faire des tapes dorsales ou une manœuvre de Heimlich ? ».
— principe : si l’appelant n’a pas vu, ne connaît pas : « il va falloir commencer par taper dans le dos pour faire bouger le corps étranger ».
Geste global :
Adulte, adolescent, enfant : « Penchez-le en avant et tapez fortement avec le plat de la main entre les deux épaules jusqu’à 5 fois si elle ne tousse pas ».
Nourrisson, jeune enfant : « Mettez-le sur le ventre, à califourchon sur votre cuisse et tapez avec le plat de la main entre les deux épaules jusqu’à 5 fois s’il ne tousse pas ».
Détails pouvant être donnés dans un second temps :
« Penchez-le, tête basse, pour que le morceau / l’objet ait tendance à sortir plutôt qu’à se coincer encore plus ».
Vérification de l’efficacité :
« Est-ce qu’il tousse ? Est-ce qu’il respire ? ».
« Avez-vous tapé dans le dos 5 fois ? ».
Chercher à entendre la toux en bruit de fond.
Le corps étranger peut être remonté mais le malade ne crache pas et a une ventilation difficile parce qu’il est dans la bouche (personnes âgées, enfants…).
Le voit-on ? Si oui, faire prendre le corps étranger avec les doigts en crochets.
2- Guidance de la manœuvre de Heimlich :
Compréhension de la nécessité du geste :
— objectif : « Puisque les tapes dorsales ne suffisent pas, nous allons alterner avec une autre technique ».
Attention au sentiment d’échec si les tapes dorsales n’ont pas été efficaces, rassurer sur le fait que ça peut arriver.
— connaissances antérieures déjà testées lors des tapes dorsales.
— principe : s’il n’a pas vu, ne connaît pas : « Nous allons exercer une pression sous le corps étranger pour le faire bouger en comprimant fortement le ventre ».
Geste global :
« Mettez-vous derrière lui et comprimez le ventre avec vos deux mains en tirant vers vous puis relâchez. Faites-le jusqu’à 5 fois s’il ne tousse pas ».
Détails pouvant être donnés dans un second temps :
« Collez-vous bien contre le dos de la personne et passez vos bras sous les siens. Prenez vos mains l’une avec l’autre / serrez le poing et mettez l’autre main sur le poing serré pour avoir plus de force. Tirez brusquement vers vous et vers le haut. Allez-y, fort ! puis relâchez la pression ».
Vérification de l’efficacité :
« Est-ce qu’il tousse ? Est-ce qu’il respire ? ».
« Avez-vous comprimé le ventre 5 fois ? ».
En cas d’inefficacité :
« L’équipe médicale est partie dès votre appel. En attendant son arrivée, il faut alterner 5 tapes dorsales et 5 compressions abdominales jusqu’à ce qu’il tousse ».
Il est nécessaire de rester en contact avec l’appelant pour guider le passage d’un geste à l’autre.
En cas de perte de connaissance, mettre le patient sur le dos puis cf. MCE.