Traumatisme isolé d’un doigt ou d’une main

TRAUMATOLOGIE
16/12/2018
Introduction

Hormis les plaies très superficielles, un traumatisme de la main justifie un examen médical car il existe un risque de lésions profondes.

ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P0 : section complète au-dessus du métacarpe.

P1 : traumatisme sévère d’un doigt ou d’une main.

P2 : traumatisme superficiel d’un doigt.

3. chercher à savoir

Saignement actif, mécanisme du traumatisme, fonctions vitales du blessé.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

En cas de traumatisme sévère, allonger la victime la main atteinte surélevée.

Compression par un linge propre si saignement.

Ne pas faire ôter un gant de protection sauf par la victime elle-même.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

S’assurer de l’engagement des SP pour l’envoi de matériel spécifique si nécessaire (désincarcération d’une machine-outil…).

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

• mécanisme du traumatisme (torsion, écrasement, plaie, machine, incarcération, morsure…), localisation et profondeur de la lésion, hémorragie, fonctions vitales, douleur.

• critères de gravité : section complète au-dessus du métacarpe, retentissement sur les fonctions vitales, hémorragie sévère, main coincée (incarcération, accident de machine-outil notamment agricole).

2. déterminer le niveau d’urgence

R1 : en présence d’un critère de gravité.

R2 : en l’absence de critère de gravité pour une plaie profonde.

R3 :en cas de plaie superficielle.

R4 : en cas de plaie manifestement très superficielle et non étendue.

3. conseils médicaux

• En attendant l’arrivée des secours : en cas de mauvaise tolérance, allonger le blessé le membre atteint surélevé, point de compression si hémorragie active.

• En l’absence de nécessité d’envoi des secours : protection par un pansement stérile, orienter vers une structure adaptée (consultation médicale, consultation de chirurgie de la main, SU).

4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Dégagement du membre si besoin, description des lésions et du mécanisme, paramètres vitaux.

Évaluation téléphonique de la nécessité d’une orientation spécialisée (chirurgie de la main).

Immobilisation et protection de la main traumatisée.

5. mise en condition et bilan par le SMUR

Évaluation de la nécessité d’une orientation spécialisée (chirurgie de la main).

Orientation du patient

• Urgences chirurgicales de la main : dégantage/ring finger, amputation, injection sous pression, dévascularisation -doigt blanc ou bleu-, fracture ouverte, luxation ouverte.

• SU : autres plaies profondes, traumatismes fermés.

• Conseil médical ou consultation de médecine générale : plaie superficielle.

Suivi de la régulation médicale

• Pour les atteintes graves, prévenir le service receveur pour réduire la perte de temps.

• Mise en pré-alerte d’une équipe de réimplantation.

• Prévenir le blessé que toute évolution anormale doit amener à consulter.

Adaptation de la décision

Cf. la fiche Procédures dégradées générales

Un geste d’hémostase salvatrice prime sur l’éventuelle réimplantation.

Aide au raisonnement

Cf. fiche : section de doigt ou de membre.

Hormis les plaies superficielles, un traumatisme de la main justifie un examen médical même si une imagerie et une exploration chirurgicale ne sont pas toujours nécessaires ou urgentes.

Hormis les plaies superficielles, toutes les plaies profondes de la face palmaire ou en regard d’une articulation ou présentant un déficit sensitif ou moteur nécessitent une exploration chirurgicale de préférence par un chirurgien de la main.

Les traumatismes fermés de la main justifie un examen médical même si une imagerie et une exploration chirurgicale ne sont pas toujours nécessaires ou urgentes.

Les urgences de la main nécessitent rarement le SMUR et peuvent parfois se rendre par leurs propres moyens dans le service receveur. Elles doivent bénéficier d’une orientation dans une filière spécialisée de chirurgie de la main pour limiter les séquelles fonctionnelles graves. Cette orientation doit s’appuyer sur un algorithme décisionnel validé avec les structures d’urgences et chirurgicales du territoire. La gravité des séquelles n’est pas en rapport avec l’envoi de secours.