Dépistage d’un état de choc
L’état de choc n’est parfois pas au premier plan du motif d’appel et sa présentation non spécifique de l’étiologie, en particulier en l’absence de mesure des paramètres vitaux. Sa détection précoce à tous les stades de la régulation est pourtant majeure, car elle conditionne la survie du patient.
• P0 : En cas d’ACR ou de coma
• P1 : Hémorragie grave ou active, trouble de conscience (agitation, angoisse, prostration), mauvaise tolérance tensionnelle (syncope, malaise au lever, sueurs ; peau froide, grise, cyanosée ou pale ; marbré ; douleur thoracique ou abdominale, signes digestifs) ; dyspnée ou polypnée.
• P2 : Autres cas
Situation caractéristique (hémorragie, hypotension, tachycardie, etc.) ou parfois trompeuse chez l’enfant ou la personne âgée (agitation aigue, vomissement non hémorragique, syncope, malaise au lever).
Repos strict en décubitus. Gestes de secourisme guidés par téléphone (PLS si coma, Levé de Jambes Passif si conscient et notion de malaise, etc.). Compression manuelle direct à l’aide d’un linge propre appliqué directement sur la plaie, sans jamais la relacher. Oter bagues et bracelets si apparition d’œdème.
Auto-injection d’adrénaline en cas de terrain allergique connu en respectant les consignes d’utilisation et s’il existe une procédure écrite à appliquer.
Engagement d’un transport sanitaire en délai court ou d’un prompt secours
Hémorragie extériorisée active ou récidivante ; vomissement/diarrhée importantes, douleurs abdominales ; soif intense ; dyspnée ou polypnée, modification de la voix, douleur thoracique ; état stuporeux ou à l’inverse, agitation, angoisse ; coma ; peau froide, pale, grise ou cyanosée, œdème ; sueurs ; malaise à l’orthostatisme,
Antécédents : allergie connue, cardiopathie, etc.
Contextes particuliers : femme en âge de procréer ; jeune enfant, personne âgée ; traitement bradycardisant (bétabloquants, inhibiteurs calciques) ; envenimation
• R1 : Hémorragie continue ou répétée (hématémèse), déshydratation avérée, trouble de conscience, sepsis sévère, choc avéré, douleur thoracique, douleur abdominale associé à des facteurs de gravité, syncope à l’orthostatisme ou arrêt cardiaque
En attendant l’arrivée des secours
PLS si trouble de la conscience ; levé de jambe passif si orthostatisme ; linge et compression directe si plaie hémorragique. Injection adrénaline si anaphylaxie, MCE si ACR.
En l’absence de nécessité d’envoi de secours
Sans objet.
Paramètres vitaux, douleur, température, glycémie capillaire.
Mise sous oxygène et gestes de secourisme.
Paramètres vitaux, douleur, température, glycémie capillaire, ECG, échographie. Traitement étiologique associé.
- réanimation d’organe adaptée (cardiologie, pneumologie, gastro-entérologie) si mono-défaillance selon l’étiologie du choc.
- réanimation si multidéfaillance.
- bloc opératoire si étiologie chirurgicale (gynécologie, traumatologie).
- à défaut, SAUV ou SU avec plateau médicotechnique complet.
Recueillir précocement un bilan d’ambiance pour anticiper le suivi.
Transport héliporté : anticiper son engagement en premier choix ou en renfort.
Alerte précoce du service potentiellement receveur afin qu’il s’organise.
Cf. la fiche Procédures dégradées générales
Engager un transport sanitaire en délai immédiat et prévenir le service d’urgence de proximité.
Service des urgences de proximité et anticiper dans ce cas le transfert secondaire.
En cas d’anaphylaxie, engagement d’un médecin de proximité pour injection d’adrénaline. Dans les autres situations, l’engagement d’un autre effecteur est une perte de chance par un allongement du délai d’accès du patient à une compétence en réanimation.
L’état de choc correspond à une défaillance cardio-circulatoire non spontanément réversible, responsable d’une carence de transport de l’oxygène vers les tissus. La pérennisation du choc a pour conséquence une défaillance multiviscérale indépendante de l’étiologie du choc. Les signes de ces défaillances d’organes sont accessibles à l’interrogatoire. Ils sont les témoins de la gravité de l’affection du patient.
Transport héliporté : le gain du temps de vol ne doit pas être perdu lors de relais routiers. Les contraintes de place à bord doivent aussi être prises en compte.
Anticiper la délivrance de dérivés sanguins et organiser leur acheminement.
Anticiper une chirurgie de sacrifice (amputation) sur place.
Le body-scanner est contre-indiqué tant que le patient n’est pas stabilisé (chirurgie de damage control).
Chez une femme en âge de procréer, penser à une grossesse extra-utérine devant une douleur abdominale avec métrorragie.