Risque méningitique en collectivité

INFECTIOLOGIE
02/05/2019
Introduction

Lorsqu’un cas de méningite est médiatisé, il convient d’abord de s’assurer que son étiologie nécessite des moyens préventifs pour les sujets contacts, puis de disposer d’un message d’information simple, homogène et sans ambiguïté.

ARM
1. identifier l'appelant, le lieu d'intervention et le patient

En collectivité, identifier une personne référente (directeur, médecine du travail , médecine scolaire…).

2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P1 : si des signes cliniques sont présents : céphalées, fièvre élevée, vomissements, taches purpuriques (situation exceptionnelle car le motif de recours est alors celui des signes présentés et non le risque sanitaire).

P2 : pour des renseignements sur le risque sanitaire et la prévention.

3. chercher à savoir

Lien géographique et temporel (date et durée) avec un malade identifié, ainsi que le type de contact.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours
Rassurer et mettre en attente.
5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement
(sans objet).
Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

• En règle générale pour ce motif d’appel, l’appelant est asymptomatique ou éventuellement pauci-symptomatique. Les critères de gravité (purpura, sepsis sévère, convulsion, signes méningés…) renvoient à d’autres motifs de recours. Ne pas négliger un terrain immunodéprimé.

• Rechercher le lien géographique (école, classe, bureau, domicile, lieu de repas, salle de réunion, loisir, lieu festif…) ; la notion de contact rapproché, la date et la durée du contact (collectivité, domicile…).

2. déterminer le niveau d’urgence

R1 : en cas de purpura, sepsis sévère ou convulsion.

R3 ou R4 : en l’absence de signe clinique et en fonction des directives de l’ARS ; surveiller l’apparition de signes infectieux ou de signes méningés ; en donnant consignes de rappel 15 en cas d’apparition de symptômes.

3. conseils médicaux

En l’absence de nécessité d’envoi des secours : mettre en application les consignes de surveillance ou de consultation, rappeler si des signes de gravité apparaissent.

4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Pas de particularité.

5. mise en condition et bilan par le SMUR

Rappeler le port d’un masque à l’équipe, se reporter à la fiche “purpura”.

Orientation du patient

• SU pour examens complémentaires dans les cas justifiant un avis hospitalier.

Suivi de la régulation médicale

• Prévenir les transporteurs sanitaires et les services d’accueil de la nécessité du port d’un masque pour les personnels au contact du patient s’il présente des symptômes.

• Lister les appels reçus (identité, numéro d’appel) correspondant à des sujets potentiellement en contact avec un patient ayant une méningite avérée. Cette liste peut être communiquée au Médecin Inspecteur de Santé Publique de l’ARS.

Adaptation de la décision

Cf. la fiche Procédures dégradées générales

En l’absence de symptôme et lors d’une demande de renseignements sur le risque sanitaire et la prévention, renvoyer l’appelant vers un serveur vocal délivrant un message enregistré peut être utile (information officielle, claire, uniforme et complète). Son contenu doit être validé par le Médecin Inspecteur de l’ARS.

Aide au raisonnement

Lorsqu’un cas de méningite est médiatisé, il convient d’abord de s’assurer que l’étiologie de ce cas nécessite des moyens préventifs pour les sujets contacts.
Il faut collaborer avec l’ARS pour l’établissement d’un message d’information simple, homogène, sans ambiguïté et qui puisse être délivré y compris par des non-médecins. 

Les méningites sont virales (70-80%), bactériennes (20-25%), et fongiques, parasitaires ou néoplasiques (5%). Seules les méningites à Méningocoque représentent un enjeu collectif par le risque de dissémination de la souche bactérienne dans l’entourage du cas.
Un contact à risque est défini comme un contact direct avec les sécrétions rhino-pharyngées du patient dans les 10 jours précédant son hospitalisation.