Mort inexpliquée du nourrisson
La mort inattendue du nourrisson (MIN) est le décès subit d’un nourrisson que rien, dans les antécédents connus de l’enfant, ne pouvait laisser prévoir.
• P0
- circonstances de découverte.
- présence ou non de respiration, mouvements, lividités, raideur, froideur…
Si l’arrêt cardiaque est récent et l’appelant à l’écoute et déterminé : guider par téléphone la réanimation cardio-pulmonaire de base.
Si le décès est certain, favoriser l’expression verbale avec l’appelant et maintenir un contact téléphonique avec l’appelant jusqu’à l’arrivée des secours.
(sans objet car l’engagement du SMUR est systématique).
- malaise survenant devant un témoin évoquant un arrêt cardiaque nécessitant une réanimation cardiopulmonaire.
- la confusion avec les malaises graves du nourrisson est fréquente.
- signes objectifs de mort de l’enfant : absence de respiration, absence de mouvement, lividités, raideur cadavérique, froideur du corps…
• R1 : dans tous les cas même si le décès est certain ou s’il s’agit d’un malaise grave.
Guidance téléphonique de la réanimation cardio-pulmonaire de base.
Maintien du contact téléphonique avec l’appelant jusqu’à l’arrivée des secours.
Confirmation du diagnostic et réanimation cardio-pulmonaire de base.
- si l’arrêt cardiaque paraît récent : réanimation cardio-pulmonaire spécialisée.
- si le décès est évident : limiter ou ne pas poursuivre la réanimation.
- il appartient au médecin sur place d’annoncer le décès aux parents et aux témoins impliqués.
- proposer un rapprochement physique avec le corps du bébé si les parents le souhaitent.
- si les parents ne sont pas présents, le médecin sur place doit les contacter en évitant si possible d’annoncer le décès par téléphone sauf s’ils posent clairement la question, et attendre leur arrivée.
- renseigner la fiche d’intervention « mort inattendue de l’enfant de moins de 2 ans » de la HAS (2007) en collectant les informations sur place.
- expliquer aux parents que le transport du nourrisson vers le centre de référence est recommandé afin de réaliser des investigations médicales pour comprendre ce qui s’est passé, rechercher la cause du décès et accompagner la famille.
- prendre contact avec le centre de référence régional MIN.
L’article 79 de la loi 2016-1827 du 23 décembre 2016, relative au transport de l’enfant décédé de MIN, autorise le transport médicalisé de l’enfant décédé, en vue de prélèvements à visée diagnostique et scientifique, et le transport de ses représentants légaux en vue d’une prise en charge adaptée. La situation médico-légale est plus complexe lorsque la police est sur les lieux, la décision relève alors souvent du Procureur de la république.
- en cas de gémellité, hospitaliser l’autre jumeau (surveillance et examens éventuels).
- repérer les difficultés liées au vécu difficile des équipes de secours (SMUR, Sapeurs-Pompiers…).
- se référer aux recommandations nationales de la HAS et aux procédures régionales des centres de référence.
Cf. la fiche Procédures dégradées générales
Actuellement, le concept de la MIN est celui d’un accident multifactoriel : maturation des fonctions vitales, facteurs déclenchants (liés en général à des pathologies habituelles de cette tranche d’âge) et facteurs environnementaux (surtout les conditions de couchage). Tous les décès avant 2 ans sont à considérer comme des MIN.
L’appelant prononce rarement les termes d’arrêt cardio-respiratoire ou d’enfant mort, il décrit des anomalies graves de la respiration, de la coloration ou du tonus. Parfois, il y a impossibilité par sidération à formuler ce qui se passe.
Le contact avec le centre de référence régional des MIN est nécessaire pour organiser la prise charge de l’enfant décédé et de sa famille.
Les cas avérés ou suspects de maltraitance doivent être signalés (Code Pénal, article 434-3), avec dérogation au secret professionnel pour les médecins (Code Pénal, article 226-14).