Crise d’angoisse
Également nommée attaque de panique, la crise d’angoisse peut être l’expression d’une pathologie engageant le pronostic vital du patient, comme elle peut être totalement bénigne.
• P1 : description d’un motif à haut risque de détresse vitale, notion de douleur thoracique, doute diagnostique.
• P2 : autres situations.
Circonstances de survenue et contexte, épisode antérieur identique ou différent.
Installer au repos dans un endroit calme avec peu de personnes et sous la surveillance d’une personne de confiance.
Engagement d’un moyen secouriste équipé d’un défibrillateur et d’oxygène si suspicion de détresse vitale.
• rechercher des signes en faveur d’une origine somatique, antécédents, traitement.
• signes rassurants : présence ou accès à un tiers, environnement favorable, absence d’antécédent suicidaire ou d’intention suicidaire, résolution progressive et spontanée de la crise en 30 minutes.
• R1 : si risque identifié de détresse vitale.
• R2 : en l’absence de résolution de la crise, douleur inhabituelle ne cédant pas rapidement, notion de prise de toxiques associée ; engagement des Forces de l’Ordre devant une menace suicidaire avec un moyen létal ou en contexte de dangerosité.
• R3-R4 : devant des signes rassurants.
• En attendant l’arrivée des secours : ouvrir la porte d’entrée, insister sur le fait que la demande a été entendue, donner les conseils ci-dessous.
• En l’absence de nécessité d’envoi des secours : mise au calme, à distance du facteur de stress (si connu) ; hypnose conversationnelle si possible ; repos et contrôle de la respiration par des mouvements ventraux, lents et amples ; discuter la prise orale d’un anxiolytique type alprazolam ; rappel du 15 si modification ou aggravation.
• secouristes : paramètres vitaux, glycémie capillaire, température.
• médecin : évaluation médicale.
(pas de spécificité).
• SU avec possibilité d’avis psychiatrique : en présence de signes de gravité
• recommandations de consultation spécialisée en donnant les coordonnées d’une consultation psychiatrique publique.
Une fois la décision contractualisée, proposer un rappel si besoin.
Cf. la fiche Procédures dégradées générales
Critères DSM-5 de l’attaque de panique : montée brusque d’un malaise ou d’une crainte intense avec au moins 4 critères, en quelques minutes :
- Aviez-vous des palpitations, une accélération du rythme cardiaque ou le cœur battait-il très fort ?
- Transpiriez-vous ou aviez-vous les mains moites?
- Aviez-vous des tremblements ou des secousses musculaires ?
- Aviez-vous du mal à respirer, le souffle coupé ou l’impression d’étouffer ?
- Aviez-vous une sensation d’étranglement ou d’avoir une boule dans la gorge ?
- Ressentiez-vous une douleur ou une gêne au niveau du thorax?
- Aviez-vous la nausée, une gêne au niveau de l’estomac ou une diarrhée soudaine ?
- Vous sentiez-vous étourdi(e), pris(e) de vertiges, la tête vide ou sur le point de vous évanouir ?
- Aviez-vous des bouffées de chaleur ou des frissons ?
- Aviez-vous des sensations d’engourdissements ou des picotements ?
- Aviez-vous l’impression que les choses qui vous entouraient étaient étranges ou irréelles ou vous sentiez-vous comme détaché(e) de vous-même, de tout ou partie de votre corps ?
- Aviez-vous peur de perdre le contrôle ou de devenir fou (folle) ?
- Aviez-vous peur de mourir ?
Une crise d’angoisse peut être isolée ou associée à un trouble psychiatrique. Un trouble panique (répétition des attaques de panique) associé à un épisode dépressif augmente significativement le risque de suicide.
En l’absence de signes de gravité somatique et devant une régression partielle ou totale des symptômes, ne jamais dire au patient “ ce n’est rien ” ou “ ce n’est pas grave ” car la souffrance psychique est certaine. Il est préférable de dire que ces signes ne semblent pas évoquer une origine cardiaque ou somatique autre mais plutôt une origine psychologique. La crise peut donc être soulagée et traitée sans prise en charge médicale immédiate mais éventuellement en différée (médecin généraliste). Rassurer sur le caractère transitoire de la crise et garder une attitude empathique.