Etat de mort, arrêt des gestes de survie
Lors d’un appel pour une personne décédée, il faut d’emblée différencier l’arrêt cardio-respiratoire récent et l’état de mort avéré.
Confirme l’arrêt cardio-respiratoire.
- P0 : si la situation se présente comme une mort subite,
- P2 : si la victime présente un état de mort avéré décrit par l’appelant (raideur, froideur).
Interroger sur le contexte, les circonstances, l’ancienneté de l’événement (heure à laquelle le patient a été vu pour la dernière fois), la compréhension de la situation par les témoins, si des gestes de survie ont été débutés…
Chercher à comprendre la demande de l’appelant.
Informer le requérant du transfert de l’appel à un médecin.
Formuler sa compréhension du ressenti de l’appelant (empathie).
Engagement immédiat d’un moyen secouriste équipé d’un défibrillateur et d’oxygène et engagement réflexe d’une équipe SMUR en cas de mort subite présumée. Dans les autres cas, l’écoute empathique est poursuivie.
Apprécier la gravité de la situation (arrêt cardio-respiratoire récent ou état de mort) et préciser son ancienneté et le contexte :
- patient retrouvé, non vu depuis un délai >15 minutes
- absence de gestes de survie par le témoin direct
- mort attendue, pathologie incurable, dépendance, âge avancé
- signes en faveur d’un état de mort (rigidité, froideur).
La difficulté est de préciser l’ancienneté de l’événement et la réalité de l’état de mort. L’engagement des sapeurs-pompiers afin de mieux circonstancier les faits peut être envisagé.
Chercher à comprendre la demande de l’appelant : de la demande de soins de réanimation au constat du décès.
• R1 : si la situation relève d’une mort subite
• R3 : si la situation est celle d’un état de mort irréversible ; la présence d’un médecin est nécessaire pour établir le certificat de décès.
Faire preuve d’empathie et informer le requérant de sa décision.
Évaluer le ressenti et annoncer : « je pense qu’il est mort » si la situation est suffisamment précise. Le mot « mort » est le mieux compris et doit être prononcé.
Dans le cas contraire, informer le requérant de l’engagement de moyens de secours.
Bilan des fonctions vitales et reconnaissance d’un arrêt cardio-respiratoire.
Les gestes de survie sont débutés et le défibrillateur appliqué en dehors des situations où il existe des critères de mort certaine (rigidité cadavérique, décomposition, décapitation…) ou une consigne spécifique du médecin régulateur.
Pas de spécificité.
Le médecin régulateur prend en compte le bilan du chef d’agrès et l’informe de la décision d’arrêt des gestes de survie. Les éléments en faveur d’un état de mort doivent être clairement exprimés à cette étape.
Le médecin régulateur annonce le décès à la famille. L’acceptation de cette décision par la famille est incontournable à l’application de la procédure d’arrêt des gestes de survie.
Le corps est placé dans son lit ou à l’endroit souhaité par la famille, par l’équipage secouriste qui se rend ensuite disponible. Le corps d’une personne décédée ne peut pas être transporté hormis sur réquisition d’une autorité judiciaire présente sur les lieux.
Un médecin généraliste est déclenché, en privilégiant le médecin traitant du patient, afin d’assister la famille et d’assurer les démarches administratives (certificat de décès). Le délai d’intervention du médecin est convenu avec la famille. Lorsque l’entourage familial a compris la situation, un délai d’une heure pour l’arrivée d’un médecin semble acceptable.
Cf. la fiche Procédures dégradées générales
Lors d’un appel pour une personne décédée, il faut d’abord comprendre la demande de l’appelant et différencier l’arrêt cardio-respiratoire récent et l’état de mort avéré afin d’engager sans délais des secours médicalisés lorsqu’il ne s’agit pas d’un décès certain.