Critères pour laisser un patient sur place
Seul un médecin peut décider de laisser un patient sur place. Ce peut être le médecin intervenant ou le médecin régulateur lorsqu’un envoi de moyen non médical a été réalisé.
Déterminer la nature du lieu d’intervention (voie publique, lieu privé, domicile…), identifier le patient.
S’il s’agit d’un premier appel, les critères habituels de priorisation par l’ARM (P0, P1, P2, P3) doivent être appliqués.
S’il s’agit d’un appel pour transmettre un bilan secouriste pour une affaire qui a déjà été régulée, l’ARM identifie le niveau de priorisation du bilan (B0, B1, B2, B3) et l’appel doit être préférentiellement transmis au même médecin régulateur.
Caractériser la situation et recueillir les éléments circonstanciels initiaux :
- pathologie médicale : malaise, douleur thoracique, dyspnée…
- pathologie traumatique : accident du trafic, accident de sport, chute, agression…
- pathologie obstétricale.
Identifier le médecin traitant habituel.
Informer le requérant du transfert de l’appel à un médecin qui seul peut décider de laisser sur place un patient.
Le médecin régulateur analyse le motif d’appel initial et l’existence de signes de gravité potentiels ou avérés lors du bilan secouriste. Il faut recueillir les paramètres vitaux (FC, PA, FR, SpO2), la température, les éléments lésionnels, les traitements en cours du patient. En fonction de ces éléments, il convient d’apprécier la nécessité d’un examen médical et son délai. La présence et les compétences de l’entourage doivent être évaluées.
• R3 : pathologie sans risque identifié relevant d’une prise charge médicale à distance alors que le patient ou son entourage est capable d’organiser cette prise en charge.
• R4 : absence de pathologie ou pathologie médicale ou traumatique ne justifiant pas de consultation médicale.
Une prescription médicamenteuse par téléphone peut être proposée.
Ils font partie intégrante de la prise de décision de laisser un patient sur place et sont à adapter à la situation.
Circonstances de l’intervention, paramètres vitaux (FC, PA, FR, SpO2), douleur, lésions, température, traitements en cours, entourage (présence, compétence…).
Pas de spécificité.
La décision de laisser sur place un patient est de la responsabilité du médecin du SMUR éventuellement après avis du médecin régulateur. Des soins sur place n’excluent pas d’y laisser le patient (correction d’une hypoglycémie chez un patient entouré…).
Un patient ne peut être laissé sur place qu’avec son consentement éclairé.
Pathologie traumatique : le patient traumatisé peut être laissé sur place si :
- les circonstances du traumatisme sont identifiées avec certitude,
- il n’existe aucun élément prédictif de gravité,
- les paramètres vitaux sont normaux,
- il n’y a pas de douleur significative,
- le patient ne présente aucun facteur de risque,
- le patient ne présente aucun signe clinique de gravité et aucun élément lésionnel significatif.
Pathologie médicale ou obstétricale : le patient peut être laissé sur place si :
- les circonstances sont précises,
- il n’existe aucun doute diagnostique,
- le patient présente un état clinique normal, stable et sans gravité potentielle.
Des conseils médicaux de surveillance et de vigilance sont donnés à l’entourage proche et à la victime. En l’absence de médecin sur place, le médecin régulateur s’assure de la bonne compréhension de ces consignes de surveillance. Les conditions d’un retour à domicile doivent être définies (accompagnement ou non, nature de la surveillance, moyens de communication…).
En cas de doute diagnostique, le médecin régulateur sollicite un médecin de proximité ou organise l’accueil dans un service d’urgence.
Conseiller de rappeler le 15 en cas d’inquiétude particulière du patient ou de l’entourage, ou en cas d’évolution des signes (les éléments évolutifs d’alerte doivent être décrits).
Cf. la fiche Procédures dégradées générales
Lorsque le SAMU centre 15 est sollicité, la décision de laisser un patient sur place est uniquement de la responsabilité d’un médecin.
Un patient alcoolisé (ou ayant pris un autre toxique) sur la voie publique et ne nécessitant pas de soins médicaux immédiats est confié aux Forces de l’Ordre. Ce sont elles qui requerront un médecin si besoin.
En théorie, en l’absence du responsable légal (ou souvent en pratique d’une présence familiale proche et fiable), un patient mineur est dirigé vers un service d’urgence.