Morsures par animaux

MORSURES et PIQURES
30/12/2018
Introduction

Le risque de surinfection bactérienne et de pathologies d’inoculation peuvent justifier un avis médical.

ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P1 : morsure d’un enfant au visage ou au cou, morsure avec hémorragie abondante.

P2 : autres cas.

3. chercher à savoir

Siège de la morsure (visage, cou), délabrement important, lésion d’écrasement, âge de la victime, ancienneté de la morsure, identifier l’animal en cause si possible.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours
  • calmer la victime et l’entourage ; rester au repos, allongé.
  • comprimer une hémorragie avec un linge propre ; si la plaie est non délabrante et en dehors du visage, nettoyer à l’eau et au savon neutre).
  • ne pas chercher à approcher l’animal.
5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

Si P1 ne pouvant être régulé rapidement, envoi des sapeurs-pompiers.

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

• âge du blessé, siège de la plaie, plaie délabrante ou non, identification de l’animal en cause (espèce, animal identifié), heure de la morsure.

• critères de gravité : enfant, morsures multiples, siège (face, cou, organes génitaux externes, mains, en regard d’axes vasculonerveux : cou, aine…), hémorragie ou troubles vasculonerveux, morsure profonde, délabrement, lésion osseuse ou articulaire associée.

2. déterminer le niveau d’urgence

R1 : atteinte des fonctions vitales, gros délabrement, morsure visage/cou, enfant.

R3 : en l’absence de signes de gravité.

Les Forces de l’Ordre et les sapeurs-pompiers n’ont pas vocation à capturer les animaux.

3. conseils médicaux

• En attendant l’arrivée des secours : rassurer la victime, nettoyage précoce (eau et savon, 15 minutes sous l’eau courante), pas de désinfection à l’alcool, compression si hémorragie.

• En l’absence de nécessité d’envoi des secours : nettoyage précoce, examen médical dans les 6h.

4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Description des lésions, paramètres vitaux, immobilisation, désinfection, pansement compressif si nécessaire.

5. mise en condition et bilan par le SMUR

Pas de spécificité.

Orientation du patient

En fonction du bilan lésionnel, penser aux avis spécialisés éventuellement nécessaires (ophtalmo, maxillo-facial, gynéco).

Suivi de la régulation médicale
  • transport médicalisé si délabrement ou hémorragie non stabilisée ou détresse vitale.
  • consultation médicale de suivi de plaie à J2 et J6 puis selon cicatrisation.
  • suivi vétérinaire de l’animal.
Adaptation de la décision
Aide au raisonnement

Un avis médical est toujours nécessaire (risques infectieux, certificat descriptif initial, préjudice esthétique).

Ne pas tuer l’animal en cause, le capturer si possible (il existe dans chaque département un service de capture des animaux : voir Mairie), rechercher son propriétaire.

 

Risques septiques particuliers selon l’agresseur :

  • chien : rage (mortelle, déclaration obligatoire, vaccination post-exposition possible, toujours orienter vers un centre antirabique, suivi vétérinaire de l’animal pendant 15j, salive de l’animal infectante 7j avant les symptômes)
  • chat : risques de la toxoplasmose chez la femme enceinte
  • chat ou chien : pasteurellose (risque neurologique, infectieux général)
  • humain : risque infectieux majoré et multiple (anaérobies fréquents, hépatites possibles, mais HIV faible, tuberculose et syphilis décrites), se reporter aux Accidents d’Exposition au Sang, vérifier le statut sérologique de l’agresseur
  • tique : maladie de Lyme (risque cardiaque, neurologique, rhumatologique), borréliose, fièvre boutonneuse méditerranéenne (risque neurologique, cardiaque, hématologique)
  • rat : leptospirose (risque cardiaque)
  • lapin : tularémie, méningite, pleurésie, hépatite
  • serpent : voir envenimation
  • chauve-souris : rage
  • dans tous les cas : risque de tétanos (vérifier le statut vaccinal), risques associés (immunodépression, diabète, asplénie), risque des traitements en cours (corticoïdes, anticoagulants…), mauvaise compliance au traitement futur