Saignement digestif
L’estimation visuelle d’une perte sanguine digestive est toujours difficile.
• P1 : en cas de mauvaise tolérance clinique.
• P2 : autres cas.
Évaluation des fonctions vitales, ancienneté et nombre d’épisodes antérieurs et actuels.
Allonger une victime qui a fait un malaise et surélever les jambes ; mettre en décubitus latéral une victime inconsciente.
Engagement immédiat d’un moyen secouriste équipé d’un défibrillateur et d’oxygène.
• caractériser le type de saignement (hématémèse, méléna, rectorragie), la durée, la fréquence, la quantité (l’estimation visuelle de la perte sanguine est toujours difficile).
• rechercher des antécédents d’hémorragie digestive, un contexte favorisant (cirrhose hépatique, varices œsophagiennes, éthylisme chronique, ulcère gastroduodénal, traitement anticoagulant, prise de médicaments gastrotoxiques…), une douleur ou un malaise.
• signes de gravité : malaise ou vertige orthostatique, dyspnée, asthénie profonde, pâleur extrême, soif intense, agitation.
• diagnostics différentiels : épistaxis déglutie régurgitée ou hémoptysie, vomissement noirâtre d’un syndrome occlusif.
• R1 : signes de gravité.
• R2 : saignement sans signe de gravité.
• R3 : traces minimes de sang sans aucun signe accompagnateur.
En attendant l’arrivée des secours : ne pas boire ni manger ; décubitus latéral ou jambes surélevées en cas de signes de gravité.
Paramètres vitaux.
Prise en charge symptomatique, inhibiteur de la pompe à protons ou somatostatine selon l’étiologie suspectée, hypotension artérielle permissive, pas de sonde gastrique systématique, pas d’acide tranexamique.
- SU avec avis gastro-entérologique (et fibroscopie si l’hémorragie persiste) en l’absence de signes de gravité.
- SAUV en cas de choc hémorragique même stabilisé.
Penser au plateau technique de radiologie interventionnelle si besoin.
Cf. la fiche Procédures dégradées générales
Les hématémèses ont fréquemment des reprises hémorragiques précoces d’intensité imprévisible.
Une hémorragie par rupture de varices œsophagiennes, importante et persistante malgré le traitement vasoactif, justifie en sauvetage la mise en place d’une sonde de tamponnement de type Blakemore.