Urgences urologiques

AUTRES PATHOLOGIES
22/11/2018
Introduction

L’appel pour un problème urologique est fréquent mais il y a peu d’urgences immédiates. Des solutions alternatives à une admission aux urgences générales existent, permettant un juste soin.

ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P1 : patient hyperalgique, défaillance vitale identifiée, douleur testiculaire unilatérale.

P2 : autres cas (suspicion de colique néphrétique, rétention aiguë d’urine…).

3. chercher à savoir

Défaillance vitale, syndrome infectieux, délai depuis la dernière miction, prise d’antalgique, antécédents urologiques, grossesse en cours.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Laisser le patient dans la position qui lui est la plus confortable.
Contrôler la température.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

(sans particularité).

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

Terrain à risque : grossesse, insuffisance rénale, diabète, uropathie préexistante ou transplantation rénale.
Signes de gravité : anurie, fièvre, crise hyperalgique ; douleur >24h ; douleur testiculaire unilatérale.

2. déterminer le niveau d’urgence

R1 : en cas de défaillance vitale.

R2 : en cas de terrain à risque ou de signe de gravité.

R3 : en l’absence d’élément de gravité, consultation de médecine générale et avis urologique différé.

R4 : conseil thérapeutique en cas de cystite.

3. conseils médicaux

En attendant l’arrivée des secours :
Laisser le patient dans la position qui lui est la plus confortable. Rester à jeun (sauf antalgiques avec un peu d’eau) si suspicion de recours chirurgical. Contrôler la température.

En l’absence de nécessité d’envoi de secours :

  • Colique néphrétique identique à une crise précédente : contrôler l’apyrexie, prendre des AINS, pas de restriction de boisson ou d’hyper-diurèse ; consultation médicale sans urgence si évolution favorable ; rappeler en cas d’inefficacité.
  • Priapisme et appel précoce : avoir un rapport sexuel, faire du sport (montée d’escalier), douche froide ; rappeler dans les 30 minutes pour juger de l’efficacité.
4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Paramètres vitaux, température, évaluation de la douleur.

5. mise en condition et bilan par le SMUR

(sans objet)

Orientation du patient

SU ou service d’urologie (si patient suivi, après contact avec l’urologue).

Conseil médical ou recours à la PDS.

Suivi de la régulation médicale

En cas de conseil médical pour un priapisme, un rappel précoce doit être réalisé pour juger de la bonne évolution des symptômes.

Adaptation de la décision
Aide au raisonnement

Testicule :

  • douleur scrotale unilatérale chez le sujet jeune : danger de risque de torsion. Le caractère ascensionné est parfois difficile à faire. Orientation vers service d’urgence où il existe une astreinte urologique.
  • traumatisme : consultation urgente si hématome ou tuméfaction de bourse ; en l’absence de signe clinique objectif, consultation urologique dans les 12h avec échographie.

Verge :

  • paraphimosis : recourt aux urgences uniquement chez l’enfant si douloureux. Consultation médecine générale dans les autres cas.
  • priapisme : érection permanente plus ou moins douloureuse ; urgence urologique dans les 4h.
  • traumatisme avec hématome : consultation urologique sans urgence dans les 24h.

Hématurie : l’abondance n’est pas un critère de gravité ; un traitement par anticoagulant peut être poursuivi si l’hématurie n’est pas de grande abondance. En l’absence de caillot, traitement ambulatoire (boisson, acide tranexamique). L’existence de caillots, de fièvre ou d’antécédents urologiques impose une consultation en urgence.

Colique néphrétique : hospitalisation urgente si terrain à risque : grossesse, rein unique fonctionnel, penser à l’anévrisme de l’anévrisme de l’aorte abdominal chez un patient de plus de 55ans sans antécédent de colique néphrétique. Hospitalisation si hyperthermie ou résistance aux antalgiques habituels (AINS et morphiniques). Traitement ambulatoire pour les autres cas.

Pyélonéphrite : pathologie fréquente ; prise en charge ambulatoire possible en l’absence de signe de gravité (grossesse, âge, diabète, antécédent de lithiase, récidive, hyperthermie>39°C, mauvaise tolérance hémodynamique).

Prostatite : symptômes et traitement proche de la pyélonéphrite ; hospitalisation non indispensable (sauf rétention d’urine ou prostatite post ponction (infection nosocomiale).

Rétention aigue d’urine : ténesme, pesanteur, impossibilité d’anurie, miction involontaire et continue par rengorgement ; confusion aiguë chez la personne âgée. hospitalisation en urgence.

Cystite aigue non compliquée : ne touche que la femme. Conseils : antalgique, hydratation abondante, mictions régulières et complètes, miction post-coïtale, hygiène périnéale, non-recommandation du port de pantalons serrés ou de sous-vêtements en fibres synthétiques. Le traitement antibiotique n’est pas une urgence et peut attendre une consultation avec le médecin traitant. En cas de traitement mono-dose, rappeler que les douleurs peuvent perdurer pendant 3 jours. Rappeler en cas d’aggravation.