Guider une action par téléphone

ORGANISATION > GUIDANCE
26/01/2020
Document

Chaque fois que nécessaire, une aide aux gestes d’assistance doit être donnée à l’appelant. Trois règles doivent permettre de faire comprendre la nécessité du geste. Sept principes de communication doivent être appliqués. Les propos sont simplifiés pour permettre la compréhension de l’appelant avec des reformulations fréquentes.

 

Trois règles pour comprendre la nécessité du geste :

 

● 1. Donner brièvement l’objectif du geste que l’on va réaliser.

 

● 2. S’appuyer sur les connaissances antérieures de l’intervenant (a-t-il déjà appris à faire ? témoin privilégié ?), sur les images mémorisées (a-t-il vu faire ? dans les médias ?).

 

● 3. Donner le « principe du geste » pour comprendre la gestuelle entreprise lorsque le lien entre l’objectif et le geste n’est pas évident.

Exemple : obstruction brutale des voies aériennes après échec des tapes dorsales : « Pour que l’air repasse, il faut qu’on fasse bouger ce qui empêche l’air de passer. On va  appuyer fortement sur le ventre pour augmenter brusquement la pression sous l’objet coincé et le faire bouger ».

 

Sept principes de communication :

 

● 1. Apprécier les possibilités physiques et psychologiques de l’appelant :

Ne pas mettre en situation d’échec, de culpabilisation. Faire entreprendre une autre action si des difficultés sont pressenties (personnes âgées, enfants…).

 

● 2. Chercher l’accord de l’appelant : « si vous en êtes d’accord… »

Si nécessité vitale (obstruction des voies aériennes), insister sur l’objectif du geste, sur la nécessité d’agir mais sans menacer. La phrase « si vous ne le faites pas, il risque de… » restera gravée si le patient décède ou a des séquelles.

 

● 3. S’impliquer dans l’acte (geste d’extrême urgence avec risque d’échec) :

« Nous allons essayer ensemble de… ». Essayer permet de préparer un éventuel échec gestuel (corps étranger des voies aériennes par exemple). Ensemble montre sa propre implication

 

● 4. Avoir une représentation mentale de la scène :

Où se situe le patient (par terre, sur un lit, sur un canapé…) ?

Dans quelle position ?

Quel risque potentiel de suraccident (électricité, accident…) ?

Où se situe l’appelant par rapport au patient ?

 

● 5. Simplifier la gestuelle en débutant par la globalité du geste :

Il s’agit de faire faire rapidement un geste le plus efficace possible et non de réaliser un geste pur et idéal.

Débuter le descriptif, par exemple : « appuyez au milieu de la poitrine avec les deux mains et relâcher environ 100 fois par minute, plus d’une fois par seconde, suivez mon rythme : et 1 et 2 et 3 et 4… ».

Puis détailler un peu plus pendant l’accompagnement : « mettez les deux mains l’une sur l’autre pour avoir plus de force ».

 

● 6. Utiliser des phrases courtes, simplifiées, avec une rétro information constante :

Intérêt des téléphones mobiles en mode mains libres.

Faire répéter une tierce personne en l’absence de moyens de ce type.

« Mettez-vous derrière lui et appuyez sur le ventre avec vos deux mains » ; « tirez brusquement vers vous et vers le haut » ; « allez-y, fort ! » ; « serrez le poing et mettez l’autre main sur le poing serré pour avoir plus de force ».

À chaque fin de phrase, chercher le fait que cela est réalisé « c’est fait ? » ; « c’est d’accord ? » ; « OK ? ».

 

● 7. Accompagner le geste en positivant l’action :

S’imaginer en train de réaliser soi-même le geste en encourageant l’acte effectué même s’il est nécessaire de le réajuster.