Mal aigu des montagnes (MAM)

PATH CIRCONSTANCIELLES
16/12/2018
Introduction

Pathologie qu’il faut savoir évoquer devant tout appel pour des symptômes neurologiques ou respiratoires en haute altitude.

ARM
1. identifier l'appelant, le lieu d'intervention et le patient

L’identification et la localisation de l’appelant revêtent une importance capitale du fait de l’isolement fréquent de la victime et de la possibilité d’interruption de la communication (absence d’énergie, précarité du réseau). La reconnaissance du sommet, de la voie, de l’altitude aide à la localisation de l’informateur. L’ARM complète l’interrogatoire par la description des conditions météorologiques locales (vent, visibilité…).

2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P0 : arrêt cardiaque, détresse respiratoire majeure.

P1 : troubles de conscience, convulsions, confusion, troubles du comportement, toux irritative et dyspnée d’effort.

P2 : céphalées, insomnies.

3. chercher à savoir

Altitude de la victime, horaire d’arrivée en haute altitude.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Faire stopper la montée en altitude.

Position demi-assise si détresse respiratoire.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement
(sans objet).
Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité

• Description de l’acclimatation et de l’altitude du patient, antécédent de MAM, score de Hackett (en annexe).

• Critères de gravité : arrêt cardiaque, troubles neurologiques (ataxie, troubles de conscience), dyspnée sévère (œdème pulmonaire…), score de Hackett >6.

2. déterminer le niveau d’urgence

R1 : si critères de gravité.

R2 : en l’absence de critère de gravité, secouristes de haute montagne héliportés pour redescendre la victime.

R4 : si symptômes mineurs, conseils thérapeutiques et aide à l’acclimatation.

3. conseils médicaux

• En attendant l’arrivée des secours :

  • pressurisation à l’aide d’un caisson portable si possible (disponible dans les refuges d’altitude)
  • administration de dexaméthazone (4 à 8 mg en IM) et acétazolamide (250 mg per os) (médicaments présents dans les dotations des professionnels de la montagne).

• En l’absence de nécessité d’envoi des secours :

  • prise d’antalgique en l’absence de contre-indication
  • faire accompagner la descente de 500 à 1000 m de dénivellation pour une période d’acclimatation de 3 à 4 jours.
4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Valider le score de gravité de Hackett et mesurer les paramètres vitaux du patient.

5. mise en condition et bilan par le SMUR

Traitement selon les signes de détresse.

Orientation du patient
  • SU ou réanimation selon l’état clinique et les traitements engagés.
  • conseiller de consulter en médecine de montagne au retour de l’ascension en l’absence de signes de gravité.
Suivi de la régulation médicale

S’assurer de la bonne évolution des MAM légers non évacués.

Adaptation de la décision

Cf. la fiche Procédures dégradées générales

En cas d’urgence de niveau R1 et d’accès héliporté impossible : déclencher une caravane terrestre médicalisée.

Aide au raisonnement

Rare au-dessous de 2000 m, la survenue du MAM est très fréquente à partir de 3500 m. Le MAM apparaît dans un délai de 4 à 8 heures après l’arrivée en altitude, son intensité est majorée par le repos. En pratique, le MAM ne survient qu’en refuge d’altitude, au cours de la soirée et est aggravé la nuit.

Tout symptôme en altitude est un MAM jusqu’à preuve du contraire.

Le score de Hackett est facile d’utilisation et permet d’évaluer le degré de gravité du MAM même par des non-médecins :

Maux de tête     1 point
Perte d’appétit ou nausées   

1 point

Sensation vertigineuse ou "tête légère"     1 point
Maux de tête résistant aux antalgiques    2 points
Vomissements    2 points
Essoufflement de repos, fatigue intense    3 points
Diminution de la diurèse     3 points

 

Gravité du MAM : légère <4 ; modérée 4 à 6 ; sévère >6.