Avalanché
Motif d’appel peu fréquent mais qui concerne souvent plusieurs victimes. L’enjeu est dans la rapidité d’intervention des témoins (à guider) et des secours professionnels.
La reconnaissance de la piste, du sommet, de l’altitude aide à la localisation d’un informateur imprécis. Le témoin ayant parfois parcouru une longue distance pour donner l’alerte doit demeurer sur place afin que l’équipe de secours héliportée obtienne des compléments de localisation. L’ARM complète l’interrogatoire par la description des conditions météorologiques locales (vent, visibilité…). Localisation GPS.
• P0 : victime ensevelie, arrêt cardiaque, coma.
• P1 : victime extraite de l’avalanche polytraumatisée ou en hypothermie.
• P2 : patient conscient qui frissonne ; la gestion des circonstances incombe plutôt au médecin urgentiste hospitalier.
Nombre de victimes, survenue sur piste ou en dehors domaine skiable, présence d’une zone de poser d’hélicoptère à proximité de la coulée.
- Protéger les témoins et les rescapés non équipés d’Appareil de Recherche des Victimes d’Avalanches (ARVA), d’une sur-avalanche en dehors de la zone avalancheuse.
- Faire débuter la recherche lorsque les témoins volontaires savent manipuler leur ARVA.
- Toujours faire rechercher, sans les bouger, les indices (vêtements, équipement…) pouvant apparaître à la surface de l'avalanche.
- Ne pas gêner le futur travail des chiens par des comportements inadaptés : ne pas fumer, ne pas manger sur la zone, ne pas uriner à proximité.
Envoi d’une première rotation héliportée avec une équipe secouriste et médecin.
- Évaluer si le motif d’appel est une demande pour des victimes potentielles ou s’il s’agit de victimes ensevelies avec certitude.
- Critères de gravité :
- cliniques : arrêt cardiaque, traumatisme grave, hypothermie profonde, coma hypoxique, détresse respiratoire.
- circonstanciels : victimes ensevelies non retrouvées.
• R1 : critères cliniques ou circonstanciels de gravité.
• R2 : victime sortie de la neige, s’exprimant normalement sans plainte importante.
• R3 : rescapé non enseveli sans aucun signe clinique.
- En attendant l’arrivée des secours :
En raison du risque d’hypothermie, les victimes ne doivent pas être dégagées avec précipitation mais aussi prudemment que possible.
Rappeler le séchage et l’isolation thermique des sujets en hypothermie (pas de réchauffement actif).
Victimes dégagées : ne réaliser que les gestes qui sauvent, aucune mobilisation inutile :- qui ne respirent pas : massage cardiaque externe.
- inconscientes qui respirent : mise en PLS, maintien tête, compression d’éventuelles plaies hémorragiques.
- conscientes : demi-assise si difficulté respiratoire.
- En l’absence de nécessité d’envoi des secours : (sans objet).
Confirmer les propos des témoins, évaluer le nombre de victimes ensevelies, l’étendue de l’avalanche et les dangers potentiels de sur-avalanche.
Bilan d’ambiance précoce pour décider de renforts médicaux, cynophiles ou techniques (personnels pour former les vagues de sondage).
Prise en charge des détresses vitales.
Gestion spécifique des victimes en hypothermie.
- SU : blessures qui n’engagent pas le pronostic vital, hypothermie légère (>32°C).
- Réanimation : traumatisme grave, coma hypoxique, hypothermie modérée (<32°C).
- Centre avec circulation extracorporelle : hypothermie sévère (<29°C).
Prévoir l’information des autorités préfectorales et la nécessité d’un plan de recherche avec équipes cynophiles, PGHM et CRS, GMSP, associations de secours en montagne.
Si l’avalanche survient sur le domaine skiable, le commandement des opérations de secours appartient au service des pistes alors qu’en hors-piste, c’est l'un des sauveteurs qui prend la direction de l'opération.
Veiller à ce que l’hélicoptère transporte en priorité les victimes dégagées et graves vers les structures hospitalières plutôt qu’il achemine des sondeurs ou des autorités.
Cf. la fiche Procédures dégradées générales
Envoyer une équipe pédestre secouriste avec médecin si l’hélicoptère est indisponible.
Faire prévenir le MCS ou le médecin de la station concernée, en attendant le Smur.
En cas d’indisponibilité des centres de CEC, un patient hypothermique en arrêt cardiaque est dirigé dans une réanimation qui peut mettre en œuvre une dialyse péritonéale de réchauffement.
Les chances de survie des victimes d’avalanche diminuent très rapidement avec la durée d’ensevelissement : après 15 minutes, le pourcentage de survivants chute fortement (34% de survivants à 35 minutes), au-delà les chances de retrouver une personne en vie sont très faibles.
Les trois facteurs en cause dans le décès des avalanchés sont par ordre décroissant : l’asphyxie, le traumatisme grave et l’hypothermie.
La mobilisation intempestive d’une victime en hypothermie peut provoquer un arrêt cardiaque brutal, dû au retour dans le cœur du sang froid contenu dans les membres. De nombreux "décès dus au secours” peuvent être attribués à ce mécanisme.
Le concept "Dog and Doc" est primordial et consiste à amener de façon privilégiée sur le site médecin(s) et équipe cynophile. Le médecin doit être déposé sur les lieux le plus tôt possible pour assister à l’extraction des avalanchés de manière à juger lui-même des critères de réanimation des personnes en état de mort apparente.