Accident de plongée
L’accident de plongée est rare et atypique avec une dissociation entre la clinique et la gravité potentielle. L’avis du Médecin Hyperbare est indispensable. La médicalisation éventuelle ne doit pas augmenter le délai d’accès au caisson.
Si la victime est en mer, transférer l’appel au CROSS (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage) qui réalisera une conférence à trois avec le SAMU de Coordination Médicale Maritime (SCMM).
Si l’appel provient du SCMM, la régulation est déjà effectuée : préciser le point et l’heure de récupération ; si la victime est à terre, l’appel est régulé par le SAMU.
Tout symptôme pendant une plongée ou dans les 24h est un accident de plongée.
• P0 : arrêt cardiorespiratoire.
• P1 : trouble neurologique, cardiologique ou respiratoire, douleur thoracique.
• P2 : autres situations.
Lieu de l’accident, lieu d’intervention, délai de ralliement à la côte.
Délai de survenue des symptômes, inhalation, noyade ou traumatisme associé.
Gestes élémentaires de survie, séchage, réchauffement, repos strict.
En cas de défibrillation à bord d’un bateau, s’assurer que le patient est allongé sur une surface sèche non métallique ou isolé du sol par deux serviettes.
Engagement immédiat d’un moyen secouriste équipé d’un défibrillateur et d’oxygène.
Pas de ré-immersion.
Tout malaise pendant la plongée ou tout signe apparaissant dans les 24 heures suivant une plongée doit être considéré comme un accident de plongée.
Paramètres de plongée à recueillir : type de plongée (apnée, bouteille, recycleur), type de mélange (air, Nitrox, Trimix), durée de la plongée, profondeur maximale, paliers réalisés, heure de sortie de l’eau, plongées itératives, erreur de procédure.
Critères de gravité : asthénie intense, lipothymie, syncope, nausée, arrêt cardiaque, douleur thoracique, trouble neurologique subjectif ou objectif (même régressif), trouble de la conscience, détresse respiratoire, douleur articulaire, symptomatologie cutanée.
Rechercher l’association fréquente d’une noyade ou d’une hypothermie.
• R1 : arrêt cardiorespiratoire, coma, détresse respiratoire, affections cardiaques aiguës (syndrome coronarien, œdème pulmonaire en plongée), noyade.
• R2 : déficit sensitivomoteur, accident vestibulaire, douleur articulaire ; autres plongeurs de la palanquée avec symptôme ; erreur de procédure.
• R3 : barotraumatisme : otalgies, douleur sinusienne, placage de masque, éruption cutanée.
• R4 : autres plongeurs de la palanquée asymptomatiques et sans erreur de procédure.
En attendant l’arrivée des secours :
- gestes de survie si nécessaire.
- oxygénation au masque à 15L/min.
- repos strict, réchauffement, découper une combinaison.
- faire boire le patient en l’absence de trouble de conscience ou de trouble digestif (eau plate, 0,5 à 1L dans l’heure).
- faire prendre oralement 250mg d’aspirine sauf contre-indication.
- pas de ré-immersion.
Paramètres vitaux.
Conseils ci-dessus.
Récupérer la fiche établie par le directeur de plongée et l’ordinateur de plongée.
En fonction de l’état clinique.
Oxygénothérapie, remplissage vasculaire (500ml de sérum salé isotonique en 30min), aspirine 250mg, drainage d’un éventuel pneumothorax.
Tout décès lors d’un accident de plongée impose un obstacle médico-légal.
Prendre l’avis d’un médecin hyperbare systématiquement et le plus tôt possible (délai idéal entre les premiers signes et la recompression inférieur à 90min) pour organiser l’acheminement rapide du patient vers le caisson si l’indication est retenue.
En mer, suivi commun à SCMM, CROSS et SAMU départemental du point de débarquement ou d’évacuation de la victime.
Une évacuation héliportée doit se faire à moins de 300m d’altitude.
Penser aux membres de la palanquée :
- sans erreur de procédure : conseil de rappeler le Centre hyperbare si des signes apparaissent dans les 24h.
- avec erreur de procédure, oxygénothérapie et transfert en Centre hyperbare.
Privilégier la rapidité de l’avis au médecin hyperbare et l’évacuation sans médicalisation si elle n’entraîne pas d’insécurité pour la victime, mais il faut médicaliser une détresse vitale ou des signes cardiorespiratoires. Dans le cadre de l’aide médicale en mer, cette décision est prise conjointement avec le CROSS et le SCMM.
En l’absence d’avis spécialisé hyperbare, il faut privilégier un transfert vers un centre hospitalier disposant un caisson hyperbare.
Il existe plusieurs types d’accidents de plongée : accidents de désaturation (ou de décompression), accidents barotraumatiques, OAP d’immersion, accidents biochimiques, et accidents liés à l’environnement aquatique.
L’oxygénothérapie normobare est le premier médicament de l'accident de décompression. Seuls les accidents graves de décompression relèvent de l’hyperbarie.
Dans le cas du travail en milieu hyperbare (plongée, tunnelier…), le chantier doit disposer d’une organisation en cas d’accident : caisson éventuellement pré-positionné sur site (avec un caisson-master pour le faire fonctionner), médecin hyperbare sur place ou par téléphone pour décider de la recompression.
Il est interdit de prendre un vol en avion dans les 24h qui suivent une plongée car il y a un risque d’accident de décompression.