Brûlure de l'adulte
L’évaluation de la surface et de la profondeur d’une brûlure est difficile à la phase initiale et encore plus au téléphone. Le refroidissement local précoce doit être conseillé au plus vite s’il est indiqué.
• P1 : brûlure de la tête, du tronc ou des yeux, toute brûlure chez l’enfant, brûlures très étendues, immolation, tentative de suicide, plusieurs victimes, incendie ou explosion de lieu habité
• P2 : brûlure isolée de surface limitée.
Mécanisme de la brûlure (thermique, chimique, électrique), circonstances (domestique, travail, incendie, tentative de suicide), contexte traumatique, nombre de victimes.
Soustraction à un risque toxique éventuel, refroidissement des brûlures thermiques limitées (niveau de priorité P2), rinçage sous l’eau courante des brûlures chimiques, proscrire toute application de produits divers.
S’assurer de l’engagement des SP en précisant le contexte de la brûlure (matériel spécifique) et détailler les premiers conseils médicaux (cf. ci-dessous).
• Horaire et mécanisme de la brûlure, description des lésions (localisation, coloration, phlyctènes, carbonisation, atteinte circulaire d’un membre).
• Critères de gravité : superficie >20% surface corporelle (SC), brûlure manifestement profonde, localisation cervico-faciale, lésions ou intoxications associées, sujet âgé ou mauvais terrain, brûlure respiratoire, troubles de conscience.
• R1 : présence d’un critère de gravité.
• R2 : lésion de 3 à 20% SC ou brûlure d’une main, d’un pied ou du périnée.
• R3 : autres brûlures.
• En attendant l’arrivée des secours : ne pas enlever les vêtements brûlés adhérents, enlever ceux imprégnés de liquides chauds ou caustiques en se protégeant, refroidir une brûlure thermique sous l’eau courante sans pression forte (15 minutes à 15°C à 15cm) sauf la brûlure étendue du petit enfant ou du vieillard (risque d’hypothermie), ôter bagues et alliance des membres atteints, prise d’antalgiques.
• En l’absence de nécessité d’envoi des secours : avis médical à conseiller notamment en fonction de l’évolution locale
Paramètres vitaux, description des lésions, évaluation de la douleur, refroidissement (brûlure thermique), rinçage (brûlure chimique), protection par un champ stérile ou Brulstop®, immobilisation par matelas à dépression si contexte traumatique.
Évaluation de la surface et de la profondeur, examen clinique méticuleux (brûlures, traumatismes, intoxications), prise en charge hémodynamique (voies d’abord, perfusions) et analgésique, protection thermique, oxygénothérapie ; intubation et ventilation éventuelles en cas de brûlures très étendues (>60%) ou cervico-faciales avec symptomatologie respiratoire ou chez les sujets inconscients ; prise en charge des lésions associées.
• SU de proximité pour tout brûlé sans critère de gravité se trouvant à distance d’un centre spécialisé.
• SAUV ou réanimation de proximité en cas de critère de gravité et à distance d’un centre spécialisé.
• Centre de Brûlés de proximité après bilan complet en SAUV si contexte traumatique ou directement en l’absence de toute autre atteinte.
• Concertation impérative (régulation SAMU, SAUV, réanimation, Centre de Brûlés référent) dès le bilan lésionnel transmis par l’équipe SMUR.
• Anticipation du besoin de transfert vers un Centre de Brûlés.
Cf. la fiche Procédures dégradées générales
- Régulation : engagement des SP.
- Orientation : service de réanimation chirurgicale de proximité pour parfaire la mise en condition et adapter les thérapeutiques dans l’attente de place en Centre de Brûlés.
L’équipe SMUR doit préciser la superficie, différencier les lésions superficielles et les lésions manifestement profondes (intérêt de la télémédecine), prévenir et traiter le choc hypovolémique, la dette en oxygène, l’hypothermie et la douleur, dépister une détresse respiratoire (brûlure, inhalation, blast), un traumatisme viscéral ou orthopédique et une intoxication (CO, cyanure). Le bilan lésionnel exhaustif et le traitement d’urgence des lésions associées viscérales et orthopédiques précèdent l’admission en centre spécialisé. La réanimation hydroélectrolytique est débutée dès la phase préhospitalière.
Il est indispensable d’établir des protocoles de prise en charge communs entre les différents intervenants de la filière de soins.
Tout accident électrique doit être pris en charge médicalement (voir fiche).