Fièvre chez l’adulte
La fièvre est une température supérieure à 38°C, c’est un symptôme dont il faut évaluer la tolérance et l’origine.
Se reporter si besoin aux fiches : "fièvre et syndrome grippal", fièvre en retour de zone tropicale", "purpura", "hyperthermie maligne d’effort", "hyperthermie maligne per-anesthésique".
• P0 : arrêt cardiorespiratoire.
• P1 : mauvaise tolérance respiratoire (dyspnée) ou neurologique (coma, torpeur).
• P2 : fièvre isolée ou avec des signes modérés : frissons, malaise…
• P3 : fièvre <39°C isolée.
Valeur de la température, tolérance et contexte d’apparition.
Lutte contre la fièvre par des moyens externes en cas de signes d’intolérance : déshabillage, endroit ventilé, aspersion d'eau ou linges humides ; ne pas conseiller la prise d’antipyrétique ; gestes de secourisme si nécessaire.
Engagement immédiat d’un moyen secouriste équipé d’un défibrillateur et d’oxygène.
• critères de gravité : >41°C (évolution vers la mort quel que soit le mécanisme initial), troubles de conscience, troubles de coagulation (pétéchies, purpura), troubles circulatoires périphériques (marbrures), terrain particulier (grossesse, splénectomie, drépanocytose, chimiothérapie, immunodépression, diabète).
• signes rassurants : signes d'appel permettant d’évoquer facilement un diagnostic et un traitement efficace au domicile.
Penser aux voyages récents ou prolongés en pays tropical avec prophylaxie aléatoire, et au contact avec une personne malade ignorant son état.
• R1 : hyperthermie >41°C associée à coma, purpura, grossesse, immunodépression ; hyperthermie maligne per-anesthésique.
• R2 : fièvre avec signes associés mais fonctions vitales conservées (rechercher appareil par appareil des causes médicales ou chirurgicales).
• R3 : fièvre isolée (<39°C) de plus de 48h.
• R4 : fièvre isolée de moins de 48h.
• En attendant l’arrivée des secours : rafraîchir le patient, ne pas faire chuter la température par des moyens médicamenteux si température <39°C (<38°C après 75 ans) ; gestes élémentaires de survie si nécessaire.
• En l’absence de nécessité d’envoi des secours :
- surveiller la température et l’état général, rafraîchir et consulter un médecin en l’absence d’amélioration.
- pas de conseil thérapeutique sans certitude, sauf traitement symptomatique.
Paramètres vitaux, rafraichissement, oxygénothérapie, maintien des fonctions vitales.
Un médecin sur place décide de l'hospitalisation en fonction de la gravité.
Traitement symptomatique (fonctions vitales).
Traitement d’une hyperthermie menaçante : antipyrétiques ; Dantrolène si hyperthermie maligne.
Antibiothérapie chez le splénectomisé (pneumocoque ou haemophilus, si possible après prélèvements pour hémocultures).
- réanimation : si détresse vitale présente ou potentielle (purpura).
- SU : pour bilan et orientation vers le service le plus adapté si fièvre mal tolérée ou persistante depuis plus de 3 semaines ; éventuellement isolement du patient.
- traitement à domicile dans la majorité des cas.
Informer l’effecteur de la nécessité éventuelle d’une protection respiratoire.
Selon les cas : antibioprophylaxie des sujets contacts et du personnel soignant exposé dans les méningites la justifiant, éventuelle déclaration à l’ARS et à l’INVS.
Cf. la fiche Procédures dégradées générales
La température doit être mesurée au repos à distance des repas en tenant compte des mesures peu fiables, des phénomènes météorologiques (canicule)…
Au-delà de 41°C, l’hyperthermie évolue spontanément sur un mode malin vers la mort. Son mécanisme initial, le plus souvent infectieux parfois épidémique (contage familial ou professionnel) peut aussi être dû à des phénomènes extérieurs : exercice physique intense, exposition à la chaleur, prise médicamenteuse (neuroleptiques), séjour en zone épidémique (paludisme)…
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