Epistaxis
Les épistaxis représentent l’urgence ORL la plus fréquente.
- P2.
Heure du début ou durée, abondance, traitement en cours (antiplaquettaire, anticoagulant, antihypertenseur), retentissement général.
Position assise, tête penchée en avant, moucher pour évacuer les caillots, comprimer les 2 narines entre 2 doigts, maintenir la compression au moins 10 minutes, respirer par la bouche.
Critères de gravité : choc hémorragique, coagulopathie, traitement anticoagulant, maladie de Rendu-Osler.
• R1 : choc hémorragique sur terrain fragile (exceptionnel) ; patient atteint de maladie de Rendu-Osler.
• R2 : épistaxis non contrôlable par la compression bidigitale pendant 10 minutes, en particulier en cas de traitement antiplaquettaire, anticoagulant ou antihypertenseur.
• R3 : épistaxis contrôlable.
• R4 : épistaxis tarie.
• En attendant l’arrivée des secours : position assise, tête penchée en avant, moucher pour évacuer les caillots, comprimer les 2 narines entre 2 doigts, maintenir la compression au moins 10 minutes, respirer par la bouche.
• En l’absence de nécessité d’envoi des secours : quand l’épistaxis est arrêtée, éviter tout mouchage ou toute manœuvre au niveau des fosses nasales.
Paramètres vitaux, signes de mauvaise tolérance, conseils médicaux ci-dessus.
En cas d’épistaxis chez un patient avec troubles de conscience, mettre en PLS du côté présumé de l’épistaxis.
Contrôle de l’hypovolémie éventuelle, tamponnement nasal antérieur (mèches de tulle gras type Mérocel®), retrait des caillots dans l’oropharynx qui peuvent déclencher des vomissements ou favoriser une dyspnée, intubation pour protéger les voies aériennes dans les cas extrêmes (intubation difficile).
Le tamponnement avec du Surgicel® est conseillé en cas de coagulopathie, prise d’anticoagulants, ou maladie de Rendu-Osler. Dans ce cas, il est préférable d’éviter de retirer puis remettre les morceaux de Surgicel® mais de renforcer le tamponnement en associant la compression bidigitale.
- SU pour tamponnement antérieur et postérieur : épistaxis non compliquée.
- SU avec ORL ou embolisation radiologique : épistaxis grave non maîtrisable.
- avis ORL différé : épistaxis tarie.
Demander à l’appelant de rappeler si l’hémorragie persiste plus de 10 minutes malgré les conseils.
Cf. la fiche Procédures dégradées générales
L’importance de l’épistaxis est mal évaluée par le patient ou son entourage, il faut rechercher les signes de mauvaise tolérance, les tares associées et les médicaments pris (antiplaquettaires, anticoagulants, antihypertenseurs).
Les épistaxis post-opératoires et les épistaxis postérieures dégluties font sous-évaluer la perte sanguine.
En cas de maladie de Rendu-Osler, l’épistaxis doit être considérée comme grave avec un risque de choc hémorragique.
Le traitement des épistaxis repose sur une escalade thérapeutique en 3 étapes :
- compression bidigitale et tamponnement antérieur
- tamponnement postérieur
- embolisation ou chirurgie d’hémostase.