Gastro-entérite aiguë du nourrisson
Situation fréquente notamment en période épidémique, pour laquelle il faut toujours rester vigilant sur la recherche de signes de gravité.
• P1 : en cas de troubles importants de conscience ou du tonus, de marbrures.
• P2 : cas général.
Âge de l’enfant, date de début des symptômes, poids et variation de poids, température.
Engagement immédiat d’un moyen secouriste en cas de signes de gravité patents.
• antécédents personnels ; fréquence, nature et abondance des selles (>3 selles liquides par jour) ; vomissements, hyperthermie, signes infectieux éventuels ; perte de poids ; alimentation (sein, biberon, quantité habituelle et actuelle).
• critères de gravité :
- âge
- augmentation de la fréquence et de l’abondance des selles
- perte de poids récente de 10%, pli cutané persistant, yeux cernés, oligurie, perfusion cutanée insuffisante (peau froide, marbrures, temps de recoloration capillaire allongé)
- troubles de conscience, hypotonie, modification du comportement
- vomissements incoercibles
- polypnée
- signes septiques généraux : frissons, pâleur, teint grisâtre, marbrures
- terrain à risque : prématurité, retard de croissance, pathologie chronique
- incapacité de l’entourage à assurer la surveillance ou la réhydratation.
• R1 : déshydratation avérée (perte de poids >10%), mauvaise tolérance, signes de sepsis sévère.
• R2 : autres critères de gravité ou vomissements empêchant la réhydratation orale.
• R4 : conseils hygiéno-diététiques après évaluation de la faisabilité et de la sécurité d’un traitement à domicile.
• En attendant l’arrivée des secours : préparer les documents en vue d’une hospitalisation (carnet de santé, ordonnances).
• En l’absence de nécessité d’envoi des secours : traitement à domicile :
- réhydratation d’emblée avec une solution de réhydratation orale hypo-osmolaire (un sachet dilué dans 200 ml d'eau faiblement minéralisée), fractionnement des prises (environ 10 mL/kg toutes les 15 à 60 min), de préférence rafraîchies ; l’objectif est l’apport de 100 mL/kg sur 4 à 6h.
- réalimentation précoce :
- dès la 4ème heure dans les formes modérées avec conservation de l’appétit,
- sinon, avant la 12ème heure tout en poursuivant l’administration d’une solution de réhydratation orale,
- si l’enfant est allaité, poursuite de l’allaitement,
- pour les enfants de moins de 4 mois non allaités, particulièrement en cas de terrain fragile sous-jacent, et pour les diarrhées prolongées chez l’enfant plus âgé, envisager l’utilisation d’un lait pauvre en lactose pendant une à deux semaines,
- chez la plupart des enfants de plus de 4 mois : reprise du lait habituel,
- une fois le lait réintroduit, on peut éventuellement adjoindre une préparation à base de riz, carottes, pomme, coing chez les enfants de plus de 4 mois afin de faciliter la normalisation du transit.
- rappel des mesures d’hygiène pour l’entourage : lavage répété des mains.
Paramètres vitaux, température, poids.
Évaluation de la déshydratation, bilan étiologique, début de la réhydratation si besoin par voie parentérale (abord périphérique ou intra-osseux).
• SAUV : collapsus grave (même amélioré par le traitement).
• Pédiatre ou SU de préférence pédiatrique, dans le cas général.
Conseiller de contacter le médecin traitant ou de rappeler le 15 en l’absence d’amélioration.
Recours à la Permanence des Soins en l’absence de signes de gravité et si le traitement à domicile n’est pas accepté ou est incertain.
L’évaluation de la perte de poids est souvent difficile (pas de balance, pas de poids de référence récent).
La gastro-entérite est une émission fréquente (plus de 3 par jour) de selles trop liquides correspondant à une augmentation du contenu fécal en eau, auxquelles s’associent fréquemment des vomissements. L’origine est souvent virale (rotavirus), parfois bactérienne ou parasitaire.
Les pertes hydroélectrolytiques et l’accélération du transit exposent le nourrisson à la déshydratation et la dénutrition, d’autant plus que le nourrisson est plus jeune.
Le traitement de la diarrhée aiguë repose principalement sur la réhydratation orale avec une solution hypo-osmolaire disponible en pharmacie, compensant les pertes en eau et en électrolytes, associée à une réalimentation précoce. La soupe de carottes n’apporte suffisamment de sodium que si on y ajoute 3 g/L de NaCl. Les boissons gazeuses à base de cola n’apportent pas suffisamment de sodium, de potassium et de bases et sont trop osmotiques. La réalimentation précoce facilite la guérison des lésions de la muqueuse intestinale et le retour à la normale de l'état nutritionnel, sans pour autant aggraver la diarrhée. Les traitements médicamenteux ont une place limitée. Les antiseptiques intestinaux n'ont aucune place dans le traitement des diarrhées aiguës du nourrisson.
L’évolution est généralement favorable en 2 ou 3 jours.
La vaccination orale contre le rotavirus contribue à la diminution de la morbidité et de la mortalité liées aux diarrhées du jeune enfant.