Section de doigt ou de membre
Lors d’une section complète de doigt, la conservation du fragment sectionné doit toujours être demandée.
• P0 : section complète au-dessus du métacarpe ou du métatarse.
• P1 : section complète de doigt ou autre section incomplète.
• P2 : section incomplète d’un doigt.
Saignement actif, mécanisme du traumatisme, fonctions vitales du blessé.
Allonger la victime le membre atteint surélevé, comprimer un saignement actif, ne pas ôter une chaussure de protection sauf par la victime elle-même.
Engagement immédiat d’un moyen secouriste équipé d’oxygène en indiquant l’éventuelle incarcération (machine-outil) pour l’envoi de matériel spécifique.
- circonstances et mécanisme (arrachement, plaie, machine, incarcération, morsure…), localisation et profondeur de la section, hémorragie, fonctions vitales, douleur.
- critères de gravité : section complète au-dessus du métacarpe ou du métatarse, retentissement sur les fonctions vitales, hémorragie sévère, membre coincé (incarcération, accident de machine-outil notamment agricole).
• R1 : en présence d’un critère de gravité.
• R2 : en l’absence de critère de gravité.
• R3 : en cas de plaie superficielle d’un doigt.
- En attendant l’arrivée des secours : allonger le blessé le membre atteint surélevé, point de compression si hémorragie active, poser un garrot si la compression est vaine ou la section complète, laisser à jeun. Si section, protéger le moignon, conserver le fragment sectionné (entouré de compresses dans un sac plastique lui-même dans un sac de glace sans contact direct entre fragment et glace).
- En l’absence de nécessité d’envoi des secours : protéger la plaie par un pansement stérile et orienter vers un service d’urgences.
Description des lésions, paramètres vitaux, dégagement du membre si besoin, protection du moignon, conservation du fragment sectionné.
Nettoyage et protection de la plaie par un pansement stérile ; compression si hémorragie. Prise en charge hémodynamique, respiratoire, neurologique, analgésique.
- SAUV lorsque le pronostic vital est susceptible d’être engagé.
- SU d’un hôpital avec une unité de microchirurgie ou de chirurgie de réimplantation.
- SU de proximité pour bilan avant transfert rapide vers un service de réimplantation si celle-ci est envisageable (intérêt de la télémédecine).
- Prévenir le service receveur pour réduire la perte de temps.
- Mise en pré-alerte d’une équipe de réimplantation.
Cf. la fiche Procédures dégradées générales
Un geste d’hémostase salvatrice prime sur l’éventuelle réimplantation.
Le facteur temps doit être au premier plan : l’acheminement rapide vers une structure spécialisée de chirurgie de réimplantation est la règle. En l’absence d’altération des fonctions vitales, l’envoi d’un SMUR ne doit pas entrainer un retard à la prise en charge chirurgicale, un transport héliporté même non médicalisé peut être utile.
Préparer l’accueil du patient (bilan initial, disponibilité de l’équipe de réimplantation).
La décision de réimplantation ne s’envisage pas par téléphone en l’absence d’examen médical spécialisé. La conservation du fragment sectionné doit toujours être demandée.
Les accidents de machines professionnelles sont souvent associés à une incarcération dont la prise en charge médicale et technique peut conduire à une chirurgie de sauvetage sur place que le médecin régulateur doit organiser (renfort SMUR expérimenté, équipe chirurgicale, transfusion…).