Hémoptysie

RESPIRATOIRE
15/12/2018
Introduction

Hémoptysie et hémorragie ORL voire hématémèse peuvent être difficiles à distinguer. L’identification du terrain et des circonstances et l’évaluation clinique permet de décider de manière adaptée.

ARM
2. déterminer le niveau de priorité de l'appel initial

P1 : manifestation hémorragique grave, dyspnée sévère, terrain particulier (cancer ORL, poumon, oesophage), situation non évaluable.

P2 : hémorragie de faible abondance.

3. chercher à savoir

Pathologie préexistante connue, quantité de sang extériorisée, antiplaquettaires ou anticoagulants, retentissement respiratoire.

4. conseiller en attendant la régulation médicale et l'arrivée des secours

Position assise si conscient sans notion de malaise ; PLS si inconscient.

5. adapter la décision si l’appel ne peut être régulé immédiatement

Engagement d’un moyen secouriste équipé d’un défibrillateur et d’oxygène en cas de dyspnée importante ou de saignement abondant.

Médecin régulateur
Régulation
1. éléments d’analyse et critères de gravité
  • abondance de l’hémoptysie.
  • conscience, malaise, dyspnée.
  • origine trachéobronchique ou ORL (souvent difficile à distinguer, lors d’un premier épisode ou chez le sujet s’exprimant mal).
  • terrain : antécédents pulmonaires (tumeur, traumatisme, tuberculose, dilatation des bronches…), ORL (tumeur du larynx, traumatisme, chirurgie récente dont amygdalectomie…), digestifs (œsophage, estomac), antiplaquettaires ou anticoagulants.
2. déterminer le niveau d’urgence

R1 : hémorragie continue ou répétée, associée à des signes de détresse respiratoire avec ou sans trouble de conscience : les signes d’hypovolémie sont tardifs.

R2 : hémorragie isolée et bien supportée.

R3 : crachat hémoptoïque.

3. conseils médicaux

• En attendant l’arrivée des secours : position assise pour un sujet conscient ou décubitus latéral pour un sujet inconscient (du côté d’une lésion connue).

• En l’absence de nécessité d’envoi des secours : conseiller de rappeler en cas de récidive.

4. niveau de soins attendu et bilan par le premier effecteur

Évaluation du retentissement de l’hémorragie sur les fonctions respiratoire, circulatoire et sur la conscience. Oxygénothérapie pour une SpO2 >90%, décubitus latéral du même côté que le côté supposé du saignement (pour prévenir l’inondation du poumon controlatéral).

5. mise en condition et bilan par le SMUR

En fonction de l’état clinique : remplissage vasculaire, aspiration bronchique, éventuellement intubation, acide tranexamique, agents vasopresseur type terlipressine.

Orientation du patient
  • plateau technique adapté (scanner, fibroscopie, artériographie pour embolisation) en fonction de l’état du patient.
  • réanimation en cas de détresse vitale.
  • SU en l’absence de détresse vitale.
  • admission directe dans un service de pneumologie ou d’ORL notamment pour les patients suivis et sans détresse vitale.
Suivi de la régulation médicale

Pas de particularité à l’exclusion d’une éventuelle tuberculose identifiée pour la protection des personnels intervenants.

Adaptation de la décision

Cf. la fiche Procédures dégradées générales

  • Régulation : dans le doute, envoi rapide d’un vecteur de transport avec oxygène.
  • Orientation : SU en l’absence de place de réanimation après en avoir prévenu le médecin senior.
Aide au raisonnement

La chute d’escarres au 5ème jour d’une amygdalectomie se manifeste par une hémorragie et nécessite une hospitalisation immédiate dans un service d’ORL.

Hémoptysie et hémorragie ORL voire hématémèse peuvent être difficiles à distinguer, mais la classification R1, R2, R3 demeure.

Même une hémoptysie de faible abondance doit être considérée comme une urgence car elle peut récidiver sous forme massive.