Arrêt cardiaque de l’adulte
Face à un arrêt cardiaque, la reconnaissance rapide, l’alerte immédiate des secours, la RCP de base éventuellement associée à une défibrillation de proximité, sont des éléments essentiels dans l’attente des secours organisés. Pour l’activation de ces premiers maillons de la chaine de survie, le premier témoin est un acteur-clé qui peut améliorer la survie des patients de façon importante. Le SAMU a un rôle important pour accompagner le témoin et le transformer en acteur efficace.
• P0 : envoi systématique immédiat d'une UMH et d’un moyen secouriste équipé d’un défibrillateur automatisé externe (DAE) ; utiliser si elle est opérationnelle une application pour engager des sauveteurs de proximité (RCP et DAE).
- Confirmer l'arrêt cardiaque : « est-ce qu’il parle ? est ce qu’il bouge ? ». S’il ne parle pas et ne bouge pas : « est-ce qu’il respire normalement ? est-ce que sa poitrine se soulève ? ».
- Se méfier des gasps et des convulsions qui masquent les signes habituels d’arrêt cardiaque.
- Rechercher les circonstances : malaise devant témoin, plaintes précédent l’arrêt cardiaque.
- Demander si une réanimation cardiopulmonaire est débutée.
Faire débuter et accompagner la réanimation cardiaque jusqu’à l’arrivée des secours :
- par le premier témoin volontaire,
- faire preuve d’empathie, rendre le témoin efficace sans le culpabiliser,
- faire appeler de l’aide dans l’environnement,
- faire installer le patient sur le dos, si possible sur un plan dur,
- faire débuter immédiatement les compressions thoraciques et les interrompre le moins possible même pour la pose d’un DAE. Les compressions du thorax doivent être d’une profondeur d’au moins 5 cm sans dépasser 6 cm, avec un rythme de 100/120/min.
- si le témoin n’est pas seul, faire chercher le défibrillateur de proximité s’il est connu ou préciser l’endroit où il se trouve (logiciel de régulation ou applications spécifiques),
- si un DAE peut être utilisé, guider son utilisation (installation du DAE, écoute des consignes vocales, actions),
- rester au téléphone avec les témoins en mode haut-parleur jusqu’à l’arrivée des premiers secours pour faciliter l’action du témoin et permettre un rétrocontrôle de la situation.
Un malaise survenant devant témoin avec coma et arrêt respiratoire ou gasp est un arrêt cardiaque nécessitant une RCP.
En l’absence de témoin et avec des délais d’alerte tardifs, des signes objectifs de mort peuvent être identifiés (raideur cadavérique, lividités, putréfaction, décapitation) et ne justifient pas de RCP.
• R1 : malaise devant témoin ; autres situations en l’absence de signes objectifs de mort ; signes objectifs de mort certains mais contrainte sociale forte (voie publique, mort violente…) ou nécessité d’une prise en charge spécifique (mort inattendue du nourrisson).
• R3 :
- si le patient est décédé avec certitude, rendant tout geste de réanimation illusoire : recours au médecin traitant ou par défaut à la permanence des soins ; recours éventuel à un médecin légiste pour des problèmes spécifiques.
- si l’appelant est un proche du défunt et la formulation de la demande est claire : il s’agit d’une situation de fin de vie ; la pathologie est connue et la mort acceptée ; la demande concerne un médecin pour effectuer les formalités administratives.
- si l’appelant est un proche du défunt, décrit des signes positifs de mort mais le décès est inattendu et est survenu en l’absence du témoin : envisager l’envoi d’un médecin si l’appelant comprend et accepte la situation ; vérifier l’identité du défunt et son lien de parenté avec l’appelant ; connaître si possible la chronologie des évènements qui ont amené au décès et les antécédents médicaux ; prononcer le mot “mort” (les mots “décès” et “décédé” sont insuffisants) ; apprécier l’état émotionnel de l’appelant et son environnement (personne isolée…) ; prendre le temps de la conversation et susciter d’éventuelles questions. Si le constat médical du décès est la solution retenue, privilégier le recours au médecin de famille, si possible en le contactant. Au moindre doute sur la compréhension et l’acceptation du décès, devant des personnes fragiles ou isolées, privilégier l’intervention d’une UMH à défaut d’un médecin de proximité.
cf. conseils des gestes de secourisme qui peuvent être donnés d’emblée par l’ARM.
Circonstances, fonctions vitales, gestes de RCP en cours, chocs délivrés par le DAE, durée estimée de no-flow, durée totale de low-flow.
Prise en charge de réanimation de l’arrêt cardiaque.
Évaluation de l’étiologie, des durées de no-flow et low-flow.
Préciser les motifs de non-réanimation et la rédaction d'un certificat de décès, notifier un obstacle médicolégal.
- réanimation.
- réanimation avec plateau technique de cardiologie interventionnelle si un syndrome coronarien aigu est suspecté ou devant un trouble du rythme ventriculaire initial.
- activer les filières d’assistance circulatoire (ECMO) ou de don d’organes à cœur arrêté (DDAC) en fonction des circonstances.
- récupérer les données d’un DAE.
- superviser la chronologie de la réanimation pour s’engager dans une filière spécifique (assistance circulatoire, don d’organe à cœur arrêté) si cela est indiqué et possible.
Cf. la fiche Procédures dégradées générales
Orientation en réanimation voire en SAUV même si le pronostic est sombre à très court terme.
Lorsque le décès a lieu dans l’UMH, le corps n’est légalement pas admissible dans un service hospitalier.
La décroissance exponentielle de la survie des arrêts cardiaques en fonction du temps impose l’envoi immédiat des moyens avant la régulation médicale même en cas de doute.